TOUT COMPRENDRE SUR LE PROJET FEMME EN ACTION
Avec 165 millions d’hectares de forêt, le bassin du Congo est la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Située aux deux tiers en République Démocratique du Congo, cette forêt est également une grande réserve de biodiversité.
Son atout principal reste sa capacité d’absorption de carbone (1,2 milliard de tonnes de dioxyde de carbone par an. Pourtant cette ressource est en péril suite à la déforestation massive engendrant une dégradation de la biodiversité et favorisant les perturbations climatiques. Le gouvernement congolais reste conscient que les actions et stratégies des développements socio-économiques communautaires doivent avoir leur ancrage au niveau local pour plus d'efficacité, dans la mesure où les communautés locales sont les plus touchées par les effets des changements climatiques et les plus vulnérables sont en majorité les femmes. Au Nord et Sud Kivu par exemple, la vulnérabilité des femmes aux changements climatiques est très élevée. En matière d’expositionbiophysique(caractéristique de sol ou environnement des espèces ayant de l’influence sur leur survie et développement) on note des perturbations saisonnières, l'imprévisibilité des récoltes agricoles (pertes de productivités et impossibilités des cultures de contre saison) et des insectes comestibles (c’est à dire perturbation de leurs cycles de vie) qui fournissent un apport en énergie, en protéine et en fibre, parfois se substituant à la viande traditionnelle grâce à ses protéines.
A cette situation, Affaires mondiales Canada(AMC) dans son mandat de mener les efforts du Canada en matière de développement international et d’aide humanitaire, se propose comme un catalyseur de changement dans un contexte d’adaptation aux changements climatiques des femmes et filles en finançant un montant à hauteur de 10M CAD pour la mise en œuvre du projet “Savoirs, droits et leadership : Actions par et pour les femmes à l’adaptation aux changements climatiques”, communément appellé“Femmes en Action”.
Ce projet vient pour favoriser les droits environnementaux des femmes et des filles et faciliter leurs accès aux revenus et à la résilience climatique. Le projet Femmes en Action souhaite accroître non seulement l’adaptation aux changements climatiques de 4500 jeunes filles et femmes locales et autochtones mais aussi restaurer et conserver la diversité biologique communautaire dans le but d’encourager les activités liées aux Solutions Fondées sur la Nature(SFN).
Le projet est porté par laFondation Paul Gérin-Lajoieen consortium avec Jane Goodall Institute Canada(JGI) dans un contrat de partenariat avec les structures locales de la RDC impliquées aux questions climatiques et d’égalité entre les femmes et les hommes notamment,Pilier aux femmes vulnérables actives(PIFEVA),laCoalition des femmes leaders pour l’environnement et le développement durable(CFLEDD),laplateforme Diobass, Caritas Développement Gomaet le Jane Goodall Institute RDC.
Démarré endécembre 2023enRépublique Démocratique du Congo , ce projet cible les provinces du Nord et Sud-Kivu dans les régions de Walikale, Mwenga, Kabare et Kaleh. Le lancement officiel aura lieu le 13 mai 2024 au centre d’accueil Caritas dans la ville province de Goma, cette cérémonie marquera le démarrage du projet pour une durée de 30 mois dans une optique de promouvoir la force et la résilience féminine tout en appelant à l’action climatique pour l’ensemble des communautés des deux provinces cibles .
La mission de ce projet est de transformer les défis en opportunités en vue de permettre aux femmes de devenir les actrices clés de la reconstruction et du développement durable de leurs communautés.
En passant par la sensibilisation, le partage des connaissances, et le renforcement des capacités, ainsi que le plaidoyer en faveur des droits fonciers et forestiers des femmes, le projet poursuit trois résultats:
· Accroître de manière équitable par et pour les femmes l’Adoption des pratiques locales d’adaptation au changement climatiques relatives aux Solutions Fondées sur la Nature (SFN) en vue de la conservation de la biodiversité dans la filières agricoles et forestières ;
· la gestion et le contrôle amélioré de ressources forestières par les femmes et filles au sein de leur groupement et de leur ménage en vue d’accroître leurs adaptations aux Changements Climatique et leurs activités génératrices de revenus (AGR) soutenant la biodiversité forestière ;
· Influence accrue de la prise en compte des droits des femmes et filles auprès des communautés, des services publics et du secteur privé sur les enjeux et solutions en matière d’adaptation climatique et restauration/conservation de la biodiversité.
Par ailleurs, la guerre à l’Est de République Démocratique du Congone cesse de détériorer la situation humanitaire et les besoins de la population en termes d’aide humanitaire augmente d’une proportion de plus de 73%. Entre 2019 et 2022, l’augmentation est passée de 15,6 millions à 27 millions. Ainsi il est donc important d’apporter un soutien humain et social aux communautés les plus touchées en vue de frayer une voie d’adaptation à ces crises et parvenir au développement durable.
Par
Perpétue Boku, chargée de communication à la Coalition des Femmes Leaders pour l’Environnement et le Développement durable
Liv Cerba, chargée de projets internationaux junior à la Fondation Paul Gérin-Lajoie à Montréal, Canada