MISSION DE TERRAIN SUR LES PRATIQUES ET CONNAISSANCES TRADITIONNELLES DES FEMMES COLO ET PA DANS LA PROVINCE DE L’EQAUTEUR

MISSION DE TERRAIN SUR LES PRATIQUES ET CONNAISSANCES TRADITIONNELLES DES FEMMES COLO ET PA DANS LA PROVINCE DE L’EQAUTEUR

 LES PRATIQUES ET CONNAISSANCES TRADITIONNELLES DES FEMMES COLO ET PA DANS LA PROVINCE DE L’EQAUTEUR.

Dans le cadre du projet de plaidoyer pour l’implication de la femme dans les organes des prises des décisions aux activités des réformes engagées dans les sud UBANGI et la province de l’équateur, une étude de recherches scientifiques a été mené par la faculté d’agronomie de l’université de Kinshasa axé sur le rôle de la femme dans le mode de gouvernance des comités locaux de développement (CLD).  A cet effet une mission d’une semaine a été organisé par CFLEDD au mois de juin dernier à Lukolela pour : -Documenter les connaissances et pratiques (illustrer par des vidéos et photos) des femmes PACL sur le cycle, le maintien et la préservation des forêts, Analyser les rôles des femmes dans les CLD, identifier les actions prioritaires pour l’amélioration de la participation effective de la femme dans la gestion communautaire des forêts et de la biodiversité.

 

 Les résultats de l’étude démontrent que la majorité des femmes de ces coins travaillent principalement dans le domaine de l’agriculture. Elles cultivent les plantes de maniocs communément appelé le Rouge et le Obama pour la production des chikwangues. Dans le village ILINGA par exemple, les femmes sont connues comme des meilleures productrices des chikwangues améliorées dans toute la région et font vivre leurs foyers grâce à la commercialisation de ces chikwangues. Dans le domaine de l’agriculture les femmes de Lukolela pratiquent principalement le labour, le sarclage et le semi.

Pendant la pratique du labour elles ont l’habitude de laisser les espaces précédemment cultivés en jachère où elles associent une gamme variée des produits agricole ayant la capacité de restaurer la fertilité du sol. Pendant cette pratique les femmes laissent également quelques racines d’arbres sous le sol. Cette technique du labour utilisée par ces femmes dans les endroits des plantations Facilitent la régénération naturelle et rapide non seulement des semences mais aussi   de la forêt communautaire.

Pendant le semi les femmes de Lukolela associent dans leurs cultures intercalaires les produits agricoles comme : les noix de coco ; les plantes des bananes, Les maïs, Les ananas, des patates douces, Les légumes, Les aubergines, les Concombre et les cannes à sucre. Cette connaissance traditionnelle permet aux femmes de faire face à la chaleur et la sécheresse extrêmes de la saison sèche.  

S’agissant de la pratique du sarclage, il sied de signaler que Les femmes de Lukolela pratiquent le sarclage manuel c’est-à-dire ce qui est effectué par la main, cette pratique fait moins de pression à la terre Elle est une action écologique qui limite l’usage de désherbant chimique et préservent l’environnement et la diversité biologique du sol.

Il y a lieu de noter que la production et la commercialisation des chikwangues restent l’activité prioritaire de la majorité des femmes dans territoire de Lukolela.

En forêt les femmes de Lukolela puisent l’essentiel de leurs protéines, médicaments, énergie, matériaux, et revenus. Pour ce faire elles pratiquent le ramassage et la cueillette des récoltes des produits forestiers non ligneux(PFNL).  Il s’agit notamment de : pomme d’acajou, noix de cola, tiges des feuilles, plantes médicinales, escargots, champignons, chenilles et plusieurs d’autres fruits forestiers consommables mais aussi le prélèvement de bois des bois morts pour la cuisson.  En cas de récolte déficitaire, le recourt au PFNL répond aux besoins quotidiens de leurs foyers.

Dans les mêmes ordres d’idée, les femmes et les enfants font globalement recours au bois de chauffe, souvent du bois mort et des arbres gisant aux champs après l’abattage et l’incinération pour la cuisson. Elles collectent aux champs et transportent les paniers de bois pour usage domestique.

En outre, Certaines femmes de Lukolela se focalisent sur la production et la vente des médicaments traditionnels dans leurs milieux de vie. Les témoignages de quelques femmes rencontrées sur le terrain renseignent que plusieurs femmes traitent différentes maladies qui rongent la santé de leur communauté environnante grâce aux différente feuilles de plantes la forêt communautaire. Il faut dire qu’en RDC Cette pratique s’applique également chez la population urbaine, dans une certaine mesure mais en particulier les PA dépendent de la forêt communautaire de façon quasi-totale.

Signalons que, ces connaissances et pratiques traditionnelles dont elles ont acquis depuis leurs ancêtres ont un impact positif en matière de la gestion durable de la forêt. Ainsi Promouvoir ces connaissances et pratiques serait un atout majeur pour un développement communautaire de toute la province de l’équateur en générale et du territoire de LUKOLELA en particulier.

Par Perpétue BOKU