
CFLEDD: atelier de renforcement des capacités sur le processus de la foresterie communautaire de ses organisations membres, avec l’appui d’experts issus de la société civile, grâce aux financements de RFN
CFLEDD: formation de membres de groupes thématiques sur le processus de la foresterie communautaire et le paiement pour les Services Environnementaux (PES)
En République Démocratique du Congo, les terres des communautés locales et autochtones, notamment pygmées, sont au cœur des enjeux liés à la gouvernance foncière, à la justice sociale et à la préservation des ressources naturelles. Pourtant, ces terres, transmises de génération en génération, restent souvent sans reconnaissance légale, exposant les communautés à l’insécurité, aux conflits fonciers.
C’est dans cette perspective que la CFLEDD a organisé un atelier de renforcement des capacités sur le processus de la foresterie communautaires de ses organisations membres de groupes thématiques, avec l’appui d’experts issus de la société civile, grâce aux financements de la Rainforest Foundation Norway. Objectif : outiller les participants sur les mécanismes juridiques existants pour sécuriser les espaces communautaires, et favoriser le dialogue entre société civile et institutions, notamment parlementaires.
Pour sa part le juriste Me Trésor Losale a introduit les deux premiers modules de la formation dont les processus de la foresterie communautaires et les modalités d’attribution des concessions forestières des communautés locales, dites CFCL. Ce titre, prévu dans le code forestier congolais, permet aux communautés de gérer durablement leurs forêts à condition d’en comprendre les exigences et les démarches. Ils offrent une reconnaissance légale des droits fonciers traditionnels, mais leur application reste encore limitée et peu connue dans les milieux ruraux.
« Nous avons intervenue sur le processus de la foresterie communautaire pour aider les membres de la CFLEDD à être capable d’accompagner les communautés locales et peuples autochtones dans le processus de la foresterie communautaire qui vise la sécurisation des espaces des communautés, l’amélioration de leurs conditions de vie et la cohésion de tous les bénéficiaires des CFCL. La foresterie communautaire est une opportunité qui vient aider les communautés à obtenir le titre foncier et à réduire les conflits fonciers » a déclaré Me. Trésor Losale EFOKE.
De son côté, Me Barthélemy Mafuta a développé le module sur les paiements pour services environnementaux, ou PSE ou il a comparé les deux dispositifs CFCL et attestations coutumières pour en dégager les convergences et divergences. Une démarche essentielle pour aider les parties prenantes à choisir la voie la plus adaptée aux réalités des terrains. Ces mécanismes consistent à récompenser financièrement les communautés qui protègent la nature, notamment les forêts, la biodiversité ou les ressources en eau.
L’intervenant a également présenté les fondements juridiques, les types de projets existants, les conditions d’éligibilité, ainsi que les défis d’accès pour les populations locales.
Au-delà des exposés, l’atelier a été marqué par des échanges francs entre participants et intervenants, portant sur les réalités du terrain, les obstacles à la mise en œuvre des lois, et les pistes de plaidoyer à renforcer.
Des témoignages ont également permis de mesurer l’intérêt et les attentes des communautés vis-à-vis de ces dispositifs, souvent perçus comme des opportunités mais encore trop éloignés du quotidien.
À travers cet atelier, la CFLEDD confirme son engagement à promouvoir les droits fonciers des communautés locales et autochtones, dans un contexte où la justice environnementale reste un combat collectif.
La sécurisation de terres n’est pas seulement une question juridique : c’est un levier de paix, de souveraineté et de développement durable.
Par
Perpétue Boku